Nouveau rebondissement dans l'affaire Fritz.
Le Comité central des Scouts de la Périmétropole a révélé, hier soir, que le curieux journal retrouvé la semaine dernière pourrait, selon toute logique, appartenir au docteur Monzégo Fritz, scientifique soupçonneux et éternel disparu. En effet, le journal appartiendrait selon eux à un homme puisque le texte présente des participes passés employés avec l'auxiliaire "être" qui se terminent soit en "é", en "t", en "u", en "i" ou en "s". Cette conclusion a semé les graines de la honte chez les chroniqueurs d'enquête des journaux de la Métropole qui tentaient, depuis quelques jours déjà, de percer le mystère du journal mystérieux sans mystérieusement y arriver. "C'est un mystère total", avouait Simone Pratte, qui se passe de présentations. Mais les bourgeons du dépit qui sciaient les entrailles des chroniqueurs ont éclaté en fleurs sanglantes lorsque le Comité central des Scouts a fait preuve d'humilité en ce qui concerne son coup de génie. En effet, dans sa circulaire hebdomadaire destinée aux membres, on peut lire : "Ce n'est pas nous qu'il faut remercier, mais bien les règles d'accord des participes passés. Les participes passés sont des adjectifs, et ils sauvent des vies! Nous le disons déjà depuis plusieurs années, et nous sommes pourtant constamment taxés d'hérésie. Combien de nos membres devront être brûlés au bûcher avant que l'on reconnaisse cette divine Vérité? La véritable hérésie, si vous voulez mon avis, c'est le manque de tolérance à l'égard de celle-ci." Les chroniqueurs, humiliés, ont vilipendé le CSP en les qualifiant de "Sauvages", insulte qui a provoqué une levée de bouclier chez des passants qui se sentaient absolument concernés. Ensuite, ce fut au tour d'un vendeur de cages pour enfants de cracher son fiel, voyant la réaction des passants susmentionnés : "Je n'en peux plus de ces gens qui, parce qu'ils marchent sur le trottoir, croient qu'ils peuvent avoir une opinion sur tout. Quand tu marches, tu marches, tu ne penses pas." Cette dernière affirmation exaspère vivement un morceau d'asphalte qui préfère garder l'anonymat.
Le mystérieux journal qui appartiendrait au docteur Fritz puisqu'il présente une variété de participes passés masculins aurait été retrouvé dans un ancien champ de patates (solanum tuberosum) transformé depuis la Révolution en bidet collectif. Jacynthe Juillet, directrice de la chaîne "Bidet Jaune" qui administre ledit lieu, commente : "L'idée nous est venue d'utiliser l'eau de pluie et un système complexe de pompes afin de donner une deuxième vie à ce champ désaffecté. Les gens des secteurs environnants ont trouvé l'idée bonne et font parfois jusqu'à une-demi journée de marche à pied pour venir se laver le cul ici." Le succès de l'entreprise dépend, nous dit l'ouvrier Justin Jasmin sous la confidence, beaucoup plus des pressions exercées par "Bidet Jaune" sur le gouvernement périmétropolitain afin de resserrer les règles en matière d'hygiène que d'un désir réel de se passer un jet d'eau sur la raie.
Nous avons demandé à Yvonne Uber-Cul, une experte des travaux fritzien, de nous dire en quoi la théorie peut éclairer la pratique : "Je crois qu'il ne faut pas trop vite condamner la célérité dont on fait preuve les législateurs dans cette histoire. Monzégo Fritz aim[ait] d'ailleurs beaucoup les politiciens, ils étaient d'ailleurs une partie intégralement existante de sa théorie du tout, d'ailleurs."
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